Sur cette étendue j’aime m’y promener

Avec celle qui n’a pas d’âge y partager

Cette intimité dans mes instants solitaires

Elle qui brode de dentelles mes terres

Flirter les pieds nus sur son sable

Lire les empreintes de mes semblables

Qu’elle prend toujours plaisir à effacer

Comme pour conjurer l’instant passé

Dans ses rêveries bleutées j’aime plonger

M’y laisser bercer par ses vagues ouatées

Qui caressent  mon esprit de ses œuvres

Mais je me sais anticiper ses manœuvres

Parfois emportée par son courant je dérive

Doucement au gré d’une douce brise

Je m’endors alors en toute sérénité

Nous sachant toutes les deux en affinité

Je hisse la grande voile sur son air

Tantôt blues, tantôt jazzy, je me libère

De ces chaines que le monde m’entrave

Je veux vivre au-delà de cette enclave

Prendre le large tel un fou bassan

Je m’y vois parcourir mille océans,

Voguer en sa compagnie le partage

De son histoire, de tout son héritage

Le voyage se compte en heure tardive

Aucune méprise simplement une surprise

De me réveiller là en contrefort d’une dune

Qui ressemble à s’y méprendre à une tribune

 Je la vois au loin s’être doucement retirée

Sans bruit un peu par peur de me réveiller

Laissant au temps le temps de me chanter

Dans mon odyssée son hymne à la liberté