• cohdra 100 8455

    Comme il me plairait de m’asseoir dans votre atelier

    Pour vous contempler dans l’œuvre de votre métier

    Silencieuse, je resterai là à vous observer

    Sans que ma présence puisse vous déranger

    Me concentrer uniquement sur vos pensées

    Celles d’où naissent du néant toutes vos idées

    Y percevoir l’ombre d’un instant cette lumière

    Qui ravit tous ceux qui savent qu’il y a matière
     

    Vous regarder poser sur le papier une esquisse

    A peine visible, à peine marquée mais si lisse

    Que rien ne peut heurter l’ébauche qui se dessine

    Que rien ne peut perturber le futur qui se devine
     

    Voir dans la forme la naissance de la matrice

    En faisant fi à tous ces moindres caprices

    Observer vos mains toucher, palper, sentir

    Percevoir  dans ce carton son ultime devenir
     

    A nouveau tracer, couper,  coller, assembler

    Ecouter la matière soupirer, s’étirer, se froisser

    Se plier tel un roseau qu’on invite à se courber

    Aucun geste brusque seulement l’unique volonté

    De participer à la transformation tout en beauté
     

    Ressentir l’espace d’un instant à travers vous

    Tout le plaisir, toute l’émotion, toute la passion

    De créer, d’innover, de donner vie à ce carton

     

     


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    Metz-sous-la-neige-11-Marc-de-Metz-06-02-2012.JPG

      

    Bercée sur le doux fil de l'onde
    Son esprit endormi vagabonde   
    Recouverte d'une  étole de vair
    Peine à s'éveiller en cet d'hiver
     
                                                  Le rideau entrelacé  du saule  pleureur
                                                  Offre une apparente  ébauche d'alcove
                                                  Où chaque  soir de l'année elle se love
                                                  Pour oublier sa dure journée de labeur

    La rudesse soudaine l'ankylose   
    exposant  l'intimité  à  l'arthrose
    Gelé  son reflet au teint si pâlot 
    Gomme  la  brissure   des  flots

                                                  Le jour  soulève doucement  les  paupières
                                                  Sur un horizon laiteux en guise de bannière

                                                  Silence  ouaté où elle  ose  à peine respirer
                                                  Peur qu'un craquement ne la fasse chavirer 


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    MARCEL PROUST

    Suite à l'article Défi poésie paru sur le blog de Marc Lefrançois, je me suis prêtée à son invitation d'écrire une petite poésie sur "La recherche du temps perdu" de Marcel Proust en plaçant dans chaque strophe un des 7 titres composant son oeuvre.

    Du côté de chez Swann
    A l'ombre des jeunes filles en fleurs
    Le côté de Guermantes
    Sodome et Gomorrhe
    La prisonnière
    Albertine disparue
    Le temps retrouvé

     

     

    Il arrive certains jours que son esprit flâne

    Comme se retrouver du côté de chez Swann

    Déraison que ses souvenirs ne s’y fanent

    Telles ces feuilles qu’on infuse en tisane

     

                                                      Il sent ce doux parfum en  accroche-cœur 

                                                      Flotter à l’ombre des jeunes filles en fleurs

                                                      Tant d'hommes s'en prévalent protecteurs

                                                      Pour goûter aux délices de leur tiédeur

     

    Du badinage si frivole de cette amante

    Nait parfois des jalousies dévorantes

    Allez vers le coté des Guermantes !

    Si l’envie de vous consumer vous tente

     

                                                      Mais prenez garde d’y jouer avec la mort

                                                      Il est d’antiques faits qu’on se remémore

                                                      A l’énoncé de ces mœurs qui déshonorent

                                                      Souvenez-vous de Sodome et Gomorrhe

     

    Qu’il est vain de cloîtrer dans sa tanière

    L’objet de ses désirs telle la prisonnière

    Il n’est de plus maladroite manière

    Pour l’inviter à retrouver la lumière

     

                                                       Vint ce jour redouté et impromptu

                                                       Où  l’ombre d’Albertine disparue

                                                       Mais de toi qu’en est-il advenu

                                                       Noyé dans cette souffrance accrue

     

    De notre mémoire certains passés

    S’effacent au fil des années

    Le temps retrouvé se joue du destin

    A l'écoute d'un air parfois anodin
     

     

     


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  •   coeur.jpg

        

    Par  une   mer  agitée
    Roulé   puis  délaissé
    Gît  un  coeur esseulé
    Sur  la  grève ensablé
     
    Il se  meurt car épuisé
    De  ne  pas  avoir  été
     Dans les filets capturé 
       Par  l' Amour  cet   été 

     


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    rose-jaune.jpg

     

    Dans un jardin une rose
    Par une matinée morose
    Que les gelées ankylose
    Souffre  de n'être éclose

    Craignant  le   mois  Nivôse
     Elle  pria  dans  belle prôse 

    Que le  Dieu Soleil  l'arrose
    De ses rayons en overdose


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